mardi 19 mai 2009

Des milliers de déplacés dans le parc du 3e Millénaire


8 août 2008. Maison de déplacés sur un terrain vague de la petite ville de Samaniego, dans le Nariño, au sud-ouest de la
Colombie, une des régions les plus touchées par le conflit armé. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

La Colombie est le deuxième pays au monde derrière le Soudan avec le plus grand nombre de déplacés, avec 4.000.000 de personnes (sans compter environ deux millions de réfugiés hors du pays) ayant du fuir leurs maisons pour trouver refuge dans des campements de plastique provisoires au bord des villes de province et jusqu'en plein centre de la capitale, Bogotá.

8 août 2008. Campement de déplacés près de Samaniego, dans le Nariño, au sud-ouest de la Colombie, une des régions les
plus affectées par le conflit armé. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Depuis le bord de la route, on croirait voir des serres ou des abris pour l'outillage des paysans, mais ces centaines de milliers de tentes abritent en fait des familles entières ayant fui la violence d'un conflit qui n'en finit pas d'ensanglanter les campagnes colombiennes depuis 50 ans. 


8 août 2008. Famille déplacée par la violence à Samaniego, dans le Nariño, au sud-ouest de la Colombie.
Photo : D. Fellous/Libre arbitre

"À la campagne on meurt de peur, à la ville on meurt de faim" résume un graffiti dans le parc du 3e millénaire, en plein cœur de Bogotá. Ce symbole de la rénovation urbaine édifié sur les ruines du plus célèbre bidonville de la capitale, à quelques pâtés de maison du palais présidentiel a été lui aussi envahi par des milliers de déplacés.

Bogotá, le 17 mai 2009. Des milliers de déplacés, fuyant la violence qui ensanglante les campagnes, se sont installés dans le
parc du 3e Millénaire, à quelques pâtés de maison du Palais Présidentiel.

Mais à la différence des ancien habitants du Cartucho, marginaux, toxicomanes, délinquants ou "lumpen-prolétaires" durablement enracinés dans la misère, la population des déplacés est constituée pour la plupart de familles laborieuses : populaires ou issues de la  classe moyenne. 

Bogotá, le 17 mai 2009. Famille de déplacés dans le Parc du Troisième Millénaire. Cette femme qui a déjà trouvé un petit
emploi  de femme de ménage a installé une poubelle (basura) à l'entrée de son abri. Photo : D. Fellous/Libre arbitre


Bogotá, le 17 mai 2009. Déplacée par la violence campant dans le
Parc du Troisième Millénaire. Photo : D. Fellous/Libre arbitre
Ces paysans, mineurs indépendants ou petits commerçants ont été surpris par l'arrivée dans leur région de la guerre entre militaires de l'armée régulière, paramilitaires d'extrême-droite, guérilleros d'extrême-gauche  et bandoleros des maffias criminelles, ou encore ils ont été chassés par des bandes armées au service de grands propriétaires ou d'industriels peu scrupuleux qui récupèrent ainsi - par la menace, l'achat forcé, l'assassinat des récalcitrants et même parfois par le massacre collectif - des territoires "inhabités" où développer projets miniers ou agricoles sans gêneurs. 





8 août 2008. Famille déplacée par la violence à Samaniego, dans le Nariño, au sud-ouest de la Colombie.
Photo : D. Fellous/Libre arbitre

 Ces déplacés qui ont souvent pu emporter une partie de leur mobilier avec eux, contrastent par leur attitude et leur aspect extérieur avec leur nouvel habitat précaire. 

Bogotá, le 17 mai 2009. Déplacés dans le parc du 3e Millénaire. Loin de se laisser abattre, celui-ci a déjà ouvert
son salon de coiffure. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

8 août 2008. Famille déplacée par la violence
à Samaniego, dans le Nariño, au sud-ouest de
la Colombie. Photo : D. Fellous/Libre arbitre
Essayant souvent de retrouver une activité salariée ou de se créer un emploi indépendant dès que possible, leur énergie et leur bonne humeur face au mauvais sort ne peut qu'impressionner et troubler le passant.
 

8 août 2008. Famille déplacée par la violence à Samaniego, dans le Nariño,
au sud-ouest de la Colombie. Photo : D. Fellous/Libre arbitre


vendredi 1 mai 2009

Punk Not Dead

Bogotá est un musée des tribus urbaines. On peut croiser dans la même journée des hippies plus hippies que les newyorkais des 60's, des punks plus punks que dans le Londres des années 70, des skins (bones, sharp, reds, et toutes les déclinaisons..) plus skins qu'aux Halles dans les années 80, des minets, des gothiques, des krishnas, des hard-rockeux, des émos, et j'en passe, le tout mélangé à des employés de bureaux aux vestons de laine sortis de films d'avant-guerre. Tout se monde se retrouve d'ailleurs cote à cote dans la rue le premier mai, pour la traditionnelle manifestation de la Fête des Travailleurs, qui à Bogotá finit généralement par de violents affrontements avec la police.

Bogota, Colombie, 1er Mai 2009. Des manifestants brisent la vitrine d'une agence de pensions Porvenir sur la Carrera Septima,
au cours des incidents ayant émaillé le parcours de la manifestation syndicale du Premier Mai. Photo : D. Fellous/Libre arbitre