jeudi 21 juin 2012

La loi de restitution des terres : Justice ou supercherie ?

     En 2011, le gouvernement de Juan Manuel Santos suscitait d’importants espoirs lors de l’adoption de la loi sur la restitution des terres et la réparation aux victimes du conflit armé. Il apparaît aujourd’hui que loin de servir les intérêts des communautés paysannes, indigènes et afrodescendantes qui ont été massivement chassées de leurs terres au cours des deux dernières décennies, la loi bénéficie surtout aux grandes entreprises nationales et multinationales par le biais d’une sorte de légalisation de la dépossession. 

Bogotá, le 1er mai 2011. Sur les pancartes : "Uribe, rendez-vous à la Cour Pénale Internationale", "On m'a déplacé, et maintenant on me
menace pour réclamer la terre", "Je suis un survivant du génocide de l'Union Patriotique", "Rendez-moi la terre qu'on m'a volé",...
Photo : D. Fellous/Libre arbitre

     Pour faire le point sur la situation, l'association Turpial pour la défense des droits de l’Homme en Colombie et le syndicat paysan Uniterre vous invite à assister le vendredi 29 juin 2012 à une conférence à Genève, en Suisse, avec la participation de Franklin Castañeda, porte-parole du Mouvement National des Victimes de Crimes d’État (MOVICE) et Fabian Oyaga, chercheur de l’Institut Latino-Américain pour une Société et un Droit Alternatif (ILSA), et spécialiste de la question des terres en Colombie.



Loi sur la restitution des terres en Colombie :  

Justice ou Supercherie ?

Conférence à Genève, Suisse 

le VENDREDI 29 JUIN 2012 À 19H00

UOG
Place des Grottes 3 
(lignes TPG 3, 6, 9, 10, 14, 19 arrêt « Lyon »)




              Loi sur la restitution des terres en Colombie : justice ou supercherie ?

     En Colombie, depuis les années 80, une violence systématique et généralisée a engendré une concentration sans précédent de la propriété de la terre. Les pratiques d’assassinats, d’agressions, de violences sexuelles ou le déplacement forcé des populations ont pour but de chasser les communautés paysannes de leurs terres et restent aujourd’hui largement impunies. Selon les chiffres officiels, au moins six millions d’hectares ont été spoliés aux communautés rurales.

     Au cours des deux dernières décennies, la « contre-réforme agraire » a remodelé les campagnes colombiennes. A feu et à sang, les paramilitaires se sont emparés des meilleures terres du pays pour servir les intérêts de narcotraficants, de grands propriétaires terriens et de multinationales qui exploitent les ressources naturelles à grande échelle.

     Les communautés paysannes, indigènes et afrocolombiennes se sont mobilisées, en dépit des menaces et avec toutes les limitations causées par le conflit armé, pour exiger la restitution de leurs terres et le respect de leurs territoires. Parallèlement, les organisations de défense des droits humains qui les accompagnent ont déployé des stratégies pour contribuer tant à l’exigence de justice qu’à la défense de la vie et de l’intégrité physique des communautés qui revendiquent leurs droits.

     Dans ce contexte, le gouvernement du président Santos fait approuver par le Parlement en 2011 la Loi pour la restitution des terres et pour la réparation aux victimes. Or, la situation des populations paysannes est plus précaire que jamais. A ce jour, la restitution n’existe que sur le papier et des dizaines de paysans qui luttent pour récupérer leurs terres ont été assassinés ces deux dernières années. Cette réforme, qui avait suscité de grands espoirs parmi les victimes, semble aujourd’hui servir avant tout les intérêts des grandes entreprises nationales et transnationales de monocultures, de mines et du pétrole, en légalisant la possession des terres spoliées en échange de compensations dérisoires versées aux paysans déplacés.

     Le 29 juin prochain, deux membres d’organisations colombiennes de défense des droits humains seront avec nous à Genève pour analyser cette situation.

Franklin Castañeda est porte-parole du mouvement national de victimes de crimes d’Etat, Colombie. 

Fabian Oyaga est chercheur l’organisation ILSA, spécialiste de la question paysanne en Colombie.



VENEZ NOMBREUX !

mardi 19 juin 2012

Ouvrir les Yeux


Le dimanche 1er juillet, au Palais des Congrès du Touquet, vous avez l'occasion de vous offrir une belle photo, tout en soutenant la recherche médicale. L'association Ouvrir les Yeux y organise une vente aux enchères de tirages au profit de la lutte contre les maladies du nerf optique. 


137 images produites par des photographes au nom parfois prestigieux - comme Marc Riboud, Jane Evelyn Atwood ou Jean-Marc Bugat, et j'en passe - mais aussi par une nouvelle génération de photojournalistes moins connue du grand public mais tout aussi talentueuse, avec, parmi d'autres, Florence Gaty, Corentin Folhen, Lizzie Sadin, Cyrus Cornut, Fréderique Jouval, Guillaume Collanges, Jeromine Dorigny, Cedric Faimali...
  
Vous pouvez voir un diaporama du catalogue de la vente en ligne ou le télécharger en pdf (10 Mo).
 
Le résultat de la vente, sous l'égide de Maître Henri Anton, sera reversé pour moitié à l'association et pour moitié au photographe.
Alors tout ça est très bien, et 'ouvrir les yeux',  c'est ce qu'essaye aussi de faire ce blog à sa façon, mais quel rapport avec la Colombie, me direz vous... ??



Et bien tout simplement, parmi les photographes participant à la vente, et aux côtés de ses collègues Fabrice Dimier et Guillaume Plisson, du collectif Libre arbitre,  figurera le principal contributeur de photos de Colombia Tierra Herida, Damien Fellous, qui y proposera un tirage extrait de sa série Les Guérill'Ados de l'ELN, un sujet effectué entre 2007 et 2008, récompensé par un coup de cœur à la Bourse du Talent Reportage en 2008 et par le prix spécial du jury aux Days Japan International Photojournalism Awards en 2009. 

Colombie, 24 décembre 2007. Katia et Liza, jeunes guérilleras de l'ELN (Ejercito de Liberacion Nacional, Armée de Libération Nationale).
Sur le t-shirt de Katia on peut lire l'inscription floue "Demasiado sexo nubla la vista" (Trop de sexe trouble la vue).
Tirage 50x75 cm, contrecollé sur une planche d'aluminium de 2 mm. Photo : D. Fellous/Libre arbitre.

Et comme les 50% du produit de la vente revenant au photographe lui serviront à financer les prochains reportages qui nourriront les posts de ce blog, en achetant ce tirage, vous soutenez à la fois la recherche médicale et la presse indépendante !! 

Deux bonnes actions pour le prix d'une, et un tirage de qualité dans votre salon en prime, que demande le peuple ?