jeudi 24 février 2011

Manifestation contre la violence policière

Bogotá, 24 février 2011. Le père de Nicolas David
Neira, assassiné à 15 ans par la police colombienne.
Photo : D. Fellous/Libre arbitre

Le 1er mai 2005,  en marge de la manifestation syndicale du jour des travailleurs, un groupe de policiers de l'ESMAD (Escadron Mobil Anti Disturbios, Escadron mobile anti-émeute) tue à coup de matraques un jeune garçon de 15 ans, Nicolas David Neira. 


Bientôt 6 ans après, aucune condamnation n'a été prononcée à l'encontre des coupables de ce crime, malgré la lutte acharnée de son père pour obtenir justice. Au contraire, ce dernier a reçu de multiples menaces de mort, anonymes ou signées de groupes paramilitaires d'extrême-droite, intimidations accompagnées par un harcèlement policier permanent, perquisitions, arrestations, et fermeture du café culturel associatif dont il s'occupait. Des pressions qui n'auront jusqu'ici pas eu raison de sa détermination.


En la mémoire de Nicolas et des autres victimes de la répression, et pour demander la dissolution des ESMAD, ce corps de police tristement célèbre pour sa brutalité, environ 500 étudiants et membres d'associations de défense des droits de l'homme ont défilé aujourd'hui sur la Carrera Septima, l'une des principales artères du centre de Bogotá. 




La manifestation s'est déroulé sans violence, en partie grâce aux appels au calme du père de Nicolas, à la tête de la marche, ainsi qu'à l'inhabituelle retenue des forces de l'ordre et à l'absence remarquée des armures noires des ESMAD le long du parcours.

Bogotá, le 24 février 2011. Manifestation contre les violences policières. Photo : D. Fellous/Libre arbitre


Le cortège a fait une pause sur les lieux de l'assassinat du jeune homme, et les manifestants ont distribué des œillets noirs aux policiers (et aux policières, en forte proportion, sans doute également dans une intention de diminuer les risques d'incidents) posté(e)s devant la plaque commémorative. Ceux-ci, visiblement gêné(e)s devant l'émotion et la dignité du père de la victime n'ont d'ailleurs pas osé les refuser ; au mépris des consignes données par leurs officiers, atterrés par l'image offerte.


Bogotá, le 24 février 2011. Les policier(e)s en poste devant la plaque commémorative de l'assassinat de Nicolas David Neira par leurs
collègues de l'ESMAD n'ont pas osé refuser les œillets noirs donné par le père de la victime. Photo : D. Fellous/Libre arbitre

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