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Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
La lagune de Tota est située à plus de 3000 mètres d'altitude, entre le village du même nom et celui d'Aquitania, dans le département du Boyacá. La zone est essentiellement consacrée à la culture de l'oignon, et d'immenses champs s'étalent autour de ce lac de 55 km
2, le plus grand réservoir d'eau douce du pays et le troisième de toute l'Amérique du Sud.
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Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Mais plus que sa superficie, ce qui fait la particularité de la lagune de Tota, c'est surtout sa grande plage de sable blanc, une des plus hautes au monde. Même lorsque l'on sait que les plateaux de la région furent dans un passé préhistorique le bassin d'une mer dont témoignent encore les nombreux fossiles marins rencontrés autour de la ville voisine de Villa de Leyva, on ne peut qu'être troublé. Ne serait le vent frisquet et la mode locale qui voit les autochtones plus adeptes du poncho que du bikini, on pourrait se croire sur une plage des caraïbes. Et les sommets, culminant à 3600m, qui surplombent des rivages où les pins sont plus à l'aise que les palmiers ajoutent au paysage une touche nordique pour créer un résultat singulièrement contrasté, aux allures de fjord tropical.
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Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Suivant son tempérament, on pourra choisir de faire des promenades à cheval dans la région, de s'aventurer en bateau à le découverte des trois îles qui agrémentent le lac, ou de pratiquer planche à voile et autres sports nautiques, et même pour les plus courageux d'oser la plongée sous-marine (ou plutôt subaquatique dans ce cas d'espèce...) dans des eaux qui atteignent 65m de profondeur.
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La lagune de Tota, vue de l'île San Pedro, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Si le temps est favorable, et que le soleil de montagne montre ses rayons, la température remonte rapidement et, si on n'est pas trop frileux quand même, on peut alors troquer la polaire pour le maillot et se baigner, ou tout simplement s'offrir une petite séance de bronzette.
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Playa blanca, Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Allongé sur sa serviette, les doigts de pieds en éventail, et un gros roman policier à portée de main au cas où (mais en fait non...), l'illusion est parfaite. Le sable de
Playa Blanca (la plage blanche), est aussi fin et clair que celui de son homonyme d'Isla de Baru, près de Cartagena, la plus belle de Colombie.
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Playa Blanca, Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre
(vous pouvez cliquer sur la photo pour avoir une plus grande image) |
Pas de langouste ni de riz coco dans les cantines alentour, mais de très bonnes truites arc-en-ciel, qui sauront remonter agréablement le voyageur épuisé par tant d'activités sportives (ou juste mis en appétit par la sieste entamée à la page 3 de l'enquête de Rouletabille...).
Mais comme vous le savez, Colombia Tierra Herida ne peut s'empêcher de mettre le doigt là où ça fait mal, même quand il s'agit d'un sujet touristique, et puisqu'on parle de truite, reportons ici la préoccupation formulée par certains pêcheurs qui observent une importante dégradation de la qualité des eaux du lac, une inquiétude partagée par d'autres riverains, notamment les acteurs de l'industrie touristique et hôtelière locale.
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Aquitania, le 13 janvier 2010. Culture d'oignons près de la lagune de Tota. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
La cause en serait les engrais utilisés par les agriculteurs qui cultivent les oignons dont nous parlions en début d'article. S'écoulant tous naturellement dans le lac avec les eaux de pluie, les résidus chimiques, outre leur toxicité pour le poisson (et soit-dit en passant pour l'humain qui le consomme ensuite...), favorisent la croissance d'algues qui envahissent petit à petit la lagune au point d'en occuper aujourd'hui plus de la moitié du volume. Ce dont aura d'ailleurs pu se rendre compte le lecteur imprudent qui se serait laissé tenter par la plongée proposée tout à l'heure...
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Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Plus grave encore, le réservoir s'assèche. Parmi les raisons invoquées, la détérioration du
paramo, cet écosystème d'altitude qui retient, stocke et régule l'eau dans de telles quantités qu'on pourrait le comparer à un glacier végétal. La lagune aurait ainsi perdu près de 20 km
2 en 50 ans, laissant craindre un processus de disparition progressive mais inéluctable.
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Lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Ceci étant dit, elle est encore là, alors profitez-en. Il n'y a pas trop de monde, c'est toujours pas indiqué dans le Lonely Planet, courez-y, c'est une belle destination de week-end quand même. Et puis si l'économie locale se met à dépendre pour une plus grande part du tourisme, peut-être que ça incitera les habitants à faire plus attention à leur environnement, à faire pression sur les producteurs d'oignons pour assainir leurs pratiques, et à protéger leur
paramo, qui sait ?
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Playa blanca, lagune de Tota, le 13 janvier 2010. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
estan hermosas las fotos, estoy orgullosa de pertenecer a colombia!
RépondreSupprimerGracias Paulin.
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