Le 16 décembre 2008, Edwin Legarda Vazquez, le mari d'Aida Quilcue, la porte-parole du CRIC (Conseil Régional des Indigènes du Cauca), a été tué dans sa voiture par un groupe de soldats alors qu'il se rendait à Popayan chercher son épouse qui revenait de Genève où elle avait assisté à une session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU consacrée à la Colombie. Les militaires, qui prétendent que la voiture ne s'est pas arrêté à un barrage, ont ouvert le feu sur le véhicule, appartenant au CRIC et généralement utilisé par Aida, sur lequel on a relevé 17 impacts de balles, dont trois ont mortellement blessé Edwin Legarda.
Il semblerait que les militaires aient ensuite essayé de placer des armes dans le coffre du véhicule pour justifier le crime, mise en scène contrariée par l'intervention de membres de la garde indigène, alertés par les coups de feu, et qui ont sécurisé les lieux, faisant la chaine autour de la voiture jusqu'à l'arrivée de la police et de journalistes locaux.
On peut raisonnablement supposer que ce meurtre vise à intimider la porte-voix du CRIC qui a pris une part importante dans les récentes mobilisations de la Minga Indigena Sociale et Communautaire (dont nous avons déjà parlé ici) et qui est très active sur le front de la dénonciation des assassinats impunis de militants indigènes (plus de 1200 indiens colombiens ont été tués, principalement par des groupes paramilitaires d'extrême-droite, depuis l'entrée en fonction d'Alvaro Uribe à la présidence de la République), et il se peut même qu'elle ait été la cible véritable de l'attentat, les militaires croyant sans doute qu'elle était à l'intérieur du véhicule.
Nous nous associons à sa douleur, tout en étant persuadé que ce crime odieux n'entamera pas sa détermination et ne fera que renforcer son engagement pour la défense des peuples indigènes du Cauca et de Colombie.
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