Après quatre mois de silence, Colombia Tierra Herida reprend du service pour une actualité douloureuse. Notre confrère et ami Roméo Langlois, dont nous avons déjà loué le travail dans une note de ce blog est porté disparu depuis hier, alors qu'il suivait pour France 24 une unité de l'armée colombienne en mission dans le Caqueta pour détruire des laboratoires de fabrication de pate base de coca.
Roméo Langlois au carnaval de Barranquilla en février 2009. Photo : D. Fellous/Libre arbitre |
Peu après avoir été déposés sur zone en hélicoptère, à quelques kilomètres seulement du lieu de l'enlèvement d'Ingrid Betancourt il y a tout juste 10 ans, les soldats sont tombés dans une embuscade que leur tendaient des guérilleros des FARC. Le combat a duré plusieurs heures et les militaires y ont laissé quatre morts et une dizaine de blessés. D'après le ministre de la défense colombien qui s'est exprimé dans une conférence de presse aujourd'hui, Roméo aurait vu le soldat chargé de sa protection mourir à ses côtés et aurait lui-même été blessé au bras avant de retirer son casque et son gilet pare-balles et de se mettre à courir en direction des guérilleros. Le gouvernement français, par la bouche d'Alain Juppé, assure qu'il est prisonnier des FARC, tandis que pour le colombien il est pour l'instant simplement considéré comme disparu...
De notre côté, on conjure les forces armées colombiennes de ne pas lancer d'opération destinée à le libérer et qui ne ferait que mettre inutilement sa vie en danger quand on sait que les FARC ne retiennent en général pas les journalistes et qu'elles ont d'ailleurs déclaré il y a quelques mois renoncer totalement aux enlèvements de civils, en conséquence de quoi si réellement Roméo est aujourd'hui entre leurs mains, on peut raisonnablement espérer le voir réapparaitre parmi nous sous peu, le temps d'organiser les conditions "logistiques" de sa libération. La question la plus préoccupante étant peut-être celle de sa blessure, et de la possibilité qu'il a eu de recevoir des soins dans des délais suffisants. Mais ce qu'on espère par dessus tout, c'est l'entendre nous raconter lui-même très vite les détails de cette histoire, avec la gouaille et la désinvolture qui lui sont si propres.
Te esperamos aqui hermano !
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