En 2011, le gouvernement de Juan Manuel Santos suscitait d’importants
espoirs lors de l’adoption de la loi sur la restitution des terres et la
réparation aux victimes du conflit armé. Il
apparaît aujourd’hui que loin de servir les intérêts des communautés
paysannes, indigènes et afrodescendantes qui ont été massivement
chassées de leurs terres au cours des deux dernières décennies, la
loi bénéficie surtout aux grandes entreprises nationales et multinationales
par le biais d’une sorte de légalisation de la dépossession.
Pour faire le point sur la situation, l'association Turpial pour la défense des droits de l’Homme en Colombie et le syndicat paysan Uniterre vous invite à assister le vendredi 29 juin 2012 à une conférence à Genève, en Suisse, avec la participation de Franklin Castañeda, porte-parole du Mouvement National des Victimes de Crimes d’État (MOVICE) et Fabian Oyaga, chercheur
de l’Institut Latino-Américain pour une Société et un Droit Alternatif (ILSA), et spécialiste de la question des terres en Colombie.
Conférence à Genève, Suisse
le VENDREDI 29 JUIN 2012 À 19H00
UOG
Place des Grottes 3
(lignes TPG 3, 6, 9, 10, 14, 19 arrêt « Lyon »)
le VENDREDI 29 JUIN 2012 À 19H00
UOG
Place des Grottes 3
(lignes TPG 3, 6, 9, 10, 14, 19 arrêt « Lyon »)
Loi sur la restitution des terres en Colombie : justice ou supercherie ?
En Colombie, depuis les années 80, une violence systématique et généralisée a engendré une concentration sans précédent de la propriété de la terre. Les pratiques d’assassinats, d’agressions, de violences sexuelles ou le déplacement forcé des populations ont pour but de chasser les communautés paysannes de leurs terres et restent aujourd’hui largement impunies. Selon les chiffres officiels, au moins six millions d’hectares ont été spoliés aux communautés rurales.
Au cours des deux dernières décennies, la « contre-réforme agraire » a remodelé les campagnes colombiennes. A feu et à sang, les paramilitaires se sont emparés des meilleures terres du pays pour servir les intérêts de narcotraficants, de grands propriétaires terriens et de multinationales qui exploitent les ressources naturelles à grande échelle.
Les communautés paysannes, indigènes et afrocolombiennes se sont mobilisées, en dépit des menaces et avec toutes les limitations causées par le conflit armé, pour exiger la restitution de leurs terres et le respect de leurs territoires. Parallèlement, les organisations de défense des droits humains qui les accompagnent ont déployé des stratégies pour contribuer tant à l’exigence de justice qu’à la défense de la vie et de l’intégrité physique des communautés qui revendiquent leurs droits.
Dans ce contexte, le gouvernement du président Santos fait approuver par le Parlement en 2011 la Loi pour la restitution des terres et pour la réparation aux victimes. Or, la situation des populations paysannes est plus précaire que jamais. A ce jour, la restitution n’existe que sur le papier et des dizaines de paysans qui luttent pour récupérer leurs terres ont été assassinés ces deux dernières années. Cette réforme, qui avait suscité de grands espoirs parmi les victimes, semble aujourd’hui servir avant tout les intérêts des grandes entreprises nationales et transnationales de monocultures, de mines et du pétrole, en légalisant la possession des terres spoliées en échange de compensations dérisoires versées aux paysans déplacés.
Le 29 juin prochain, deux membres d’organisations colombiennes de défense des droits humains seront avec nous à Genève pour analyser cette situation.
Franklin Castañeda est porte-parole du mouvement national de victimes de crimes d’Etat, Colombie.
Fabian Oyaga est chercheur l’organisation ILSA, spécialiste de la question paysanne en Colombie.
VENEZ NOMBREUX !
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