dimanche 7 octobre 2012

Tournée européenne du Congreso de los Pueblos

En Suisse


Du 21 au 26 octobre Marylén Serna Salinas, une des plus importantes dirigeantes du mouvement populaire colombien sera en Suisse. Marylén vient pour parler de la réalité colombienne et notamment du travail du Congrès des Peuples (El Congreso de los Pueblos) et des autres secteurs du mouvement social, à la recherche d’une paix qui soit participative et porteuse de changements vers une justice sociale.

La dirigeante sociale colombienne réalisera la conférence « Le mouvement social colombien vers une proposition de paix participative » à Lausanne (22.10), Zurich (23.10), Neuchâtel (24.20), Berne (25.10) et Genève (26.10) à 19h30 (plus d’informations dans le Flyer)


                       

                        Congreso de los Pueblos: proposition de pays pour une vie digne.


Le Congrès des Peuples (Congreso de los Pueblos) est un processus social et populaire qui prend forme tout au long du territoire colombien. Composé de milliers de personnes, de centaines d’organisations issues de diverses régions, de nombreux secteurs et de dynamiques variées : les travailleuses, les travailleurs, les paysans, les paysannes, les saisonniers, les journalières, les filles et les fils de la terre, les peuples indigènes, les descendants d’Afrique, les femmes dignes et libres, les pêcheurs en mers et en rivières, les livreurs, les taxis et les camionneuses, les étudiantes, les professeurs et les éducatrices populaires, les expériences de résistance au capital, à l’Etat et à la guerre, les pauvres, les marginalisés, les exclues, les artistes et les artisanes.
Ce sont mille voix, résistances et initiatives nées de la diversité sexuelle, des habitants de la rue, des quartiers, des ceintures de misère des grandes villes, des communicatrices et communicateurs populaires, des détenus et détenues dans les prisons, des défenseurs des droits humains, des croyants en nos dieux, des croyantes en la justice, des absentes et des victimes, des enfants, du rire, de l’imagination illimitée, des jeunes qui résistent à l’oppression d’un système policier, enfin, de tout le pays, des peuples qui y vivent.
Le Congrès des Peuples construit notre identité à partir de la diversité, recueille les expériences accumulées des mouvements sociaux et fait le pari de rassembler et d’interpeler le pays populaire pour entreprendre, par des actions communautaires issues de mandats des communautés mêmes, les constructions nécessaires pour défendre les territoires urbains et ruraux et retrouver une vie digne.
Pour avancer vers cette Colombie digne que toutes et tous nous méritons, le Congrès des Peuples part d’une critique radicale du capitalisme –modèle de vie non viable- et remet en question toute la rationalité qui structure nos précaires systèmes sociaux actuels. Le Congrès des Peuples travaille –à partir des réalités locales et régionales-à la construction d’une pensée nouvelle et d’une nouvelle dynamique qui rétablissent l’équilibre social et naturel de la Colombie en particulier et de la planète en général.

Axes et mandats de travail

Ce processus social, populaire et politique concrétise cette vision par des mandats qui expriment la volonté populaire et concernent les axes de travail suivants :
Terre, territoire et souveraineté dans une vision d’autonomie et d’autodétermination issue des communautés.
Economie au service de la vie et contre la législation de la spoliation : Affronter le modèle de production basé sur la spoliation et l’inégalité et travailler pour construire une autre logique économique, portée par les gens en accord avec la nature. Le Congrès des Peuples refuse l’économie extractive, l’exploitation minière à grande échelle, les monocultures, le négoce sur les matières premières et la stratégie de militarisation et de contrôle territorial qui accompagne ces projets.
Construction de pouvoir pour le bien vivre compris comme processus et comme moyen pour libérer les potentialités de la vie, sociale et naturelle, qui permettent de récupérer son intégrité et son harmonie.
Culture, diversité et éthique du commun
. Le Congrès des Peuples cherche à donner de la force aux valeurs chères à celles et ceux qui réellement portent le poids du pays, donnant corps à une éthique qui respecte et renforce la vie et repousse la mort, à une culture qui rompe avec l’oppression
patriarcale, pour l’équité de genre, le respect et la protection des droits sexuels et reproductifs des femmes, et pour une vie sans violences. Il s’agit de construire des valeurs et une éthique qui privilégient le bien commun sur l’appât du gain et d’instaurer une culture de la solidarité.
Vie, justice et cheminement vers la paix. Pour construire un pays pour toutes et tous, il est nécessaire de parier sur la paix et la justice. Le déséquilibre social, économique, politique et culturel imposé constitue l’essence du conflit. Pour cela, la résolution du conflit ne peut être ni conjoncturelle ni partielle, mais ne peut que partir du caractère de la vie même et de la nature de ses relations.
Violation des droits et accords non tenus : Tous ces derniers siècles, les accords que les mouvements sociaux et politiques ont conclu avec les gouvernements ont été ignorés, trahis, rompus et tergiversés. De la même façon, nos droits ont été systématiquement violés et méconnus. Comme exercice de mémoire qui renforce et donne un fondement à notre lutte, nous devons rendre compte de la manière dont nos intérêts ont été bafoués.
L’union des peuples et la globalisation des luttes. Le Congrès des peuples travaille dans une perspective continentale et mondiale pour renforcer la diversité, la force et la capacité des peuples pour construire un monde meilleur et aussi pour contribuer aux luttes pour un monde nouveau.

En route pour l’unité du mouvement populaire colombien

Le Congrès des peuples travaille et lutte pour l’unité des mouvements sociaux et politiques qui expriment et représentent les intérêts populaires. Il reconnaît les importantes initiatives que sont le Polo Democrático Alternativo, la Marcha Patriótica, la Mesa Amplia Nacional Estudiantil (MANE), le Mouvement de Victimes de Crimes d’Etat (MOVICE), les syndicats, la Coalition de Mouvements Sociaux de Colombie, entre autres, et travaille avec ces mouvements à la construction d’un projet politique d’unité populaire. La solidarité et la fraternité dans les luttes populaires et dans les processus de construction locaux, régionaux et nationaux sont un des mandats du Congrès des Peuples.
Actuellement le Congrès des Peuples fait partie de la Coordination Nationale d’Organisations Sociales et Politiques de Colombie et de la Ruta Social Común para la Paz.
En chemin, le Congrès des Peuples développe des espaces tels que le Congrès de Terres, Territoires et Souverainetés, le Congrès de l’Education, le Congrès de Paix et le Congrès des Femmes, en même temps qu’il commence à articuler des initiatives d’organisations urbaines.

Marylén Serna Salinas

Femme paysanne, dirigeante du Mouvement Paysan de Cajibío (MCC) et de la Coordination Nationale Agraire(CNA). Elle a dédié sa vie à l’animation d’organisations de femmes, de jeunes, de victimes de crimes d’Etat, d’enfants et de producteurs biologiques, toujours dans l’idée de construire des propositions de développement alternatif dans le département du Cauca, sa terre natale.
Marylén est une des promotrices du Plan de Vie Digne pour Cajibío, est porte-parole nationale de la Minga de Résistance Sociale et Communautaire de Colombie et fait partie de la Commission d’Articulation et Relations du Congrès des Peuples.


 




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